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« C’est dur mais je me dis que c’est encore pire dans les hôpitaux », Aurélie, aide-soignante et militante CFTC

23 mars 2020 | Visages du syndicalisme

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Aurélie Lefèvre est aide-soignante et représentante syndicale CFTC dans un EHPAD public des Hauts-de-Seine (92). Résidents confinés, soignants en arrêt, manque de médecins… L’heure est à l’inquiétude.

Comment a évolué votre travail depuis la mesure de confinement ?

La situation s’est bien compliquée. Aucun médecin traitant n’entre plus dans l’établissement. Hier, nous avons eu deux patients avec 40°C de fièvre (sur 80 patients en tout, NDLR). Des soignants sont en arrêt maladie parce qu’ils présentaient les symptômes du coronavirus. Et nous ne pouvons pas prendre de personnel intérimaire, pour ne pas faire entrer de nouvelles personnes.

Même en leur faisant passer des tests ?

Ce n’est pas prévu. Donc nous ne sommes plus que trois aides-soignantes sur quatre par étage, avec cinq étages. Mais nous avons toujours nos deux infirmières. Nous avons fait des demandes de téléconsultation, sans succès. En fait, trop peu de médecins consultent à distance, et ceux qui le font n’ont pas le temps pour nous.

Vous avez toujours du matériel de protection ?

Nous avons encore des masques et des gants mais notre stock se réduit. Nous attendons depuis deux jours une livraison commandée par l’ARS.

Les résidents peuvent-ils communiquer avec leurs familles ?

Ils sont confinés dans leur chambre. À mon étage, l’une d’elle a son frère qui est à un autre étage. Ils ne peuvent même pas communiquer. Il faudrait que nos résidents puissent utiliser WhatsApp ou Snapchat, nous pourrions les aider avec des tablettes, mais rien de tout cela n’a été prévu. Certains ont tout de même le téléphone mais ce n’est pas facile pour les gens qui ne sont pas cohérents. Heureusement, une animatrice continue de venir les voir, en portant des protections. Cela nous soulage un peu.

Comment se passent les relations entre les familles vous ?

On les rassure sur le fait que leurs parents reçoivent les soins dont ils ont besoin. Ils sont très sympa avec nous.

Comment vivez-vous tout cela ?

C’est dur mais je me dis que c’est encore pire dans les hôpitaux. Je suis inquiète. Ce week-end, nous avons quatre arrêts maladie. S’il y a d’autres arrêts, on ne va pas tenir. Surtout si le confinement dure 45 jours. On espère ne pas tomber malade. Ce qui me révolte, c’est de voir des gens qui font du roller ou du vélo. Ils ne se rendent pas compte. C’est triste, ce qui va se passer dans les hôpitaux et dans les Ehpad. Quand on appelle le 15, on nous dit “vous n’êtes pas prioritaires parce que vous êtes un Ehpad”. Alors nous traitons nos patients avec du Paracétamol et des vessies de glaces autour du corps.

Je me dis qu’en venant de l’extérieur, on ramène peut-être la maladie dans l’établissement en étant porteurs sains. Nous avons eu un patient atteint du Covid 19 mais pendant la période d’incubation il a eu le temps d’aller à la salle à manger. Il a très bien pu transmettre le virus à d’autres patients.

Il n’était pas confiné ?

Non. Pas à ce moment-là. Nous avons commencé le confinement mercredi 11 mars, parce que nous avions détecté un résident diagnostiqué Corona.

Quand allez-vous pouvoir vous reposer ?

Lundi. Juste une journée.

Propos recueillis par Laurent Barberon
Crédit photographique : Bernard Gouédard
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