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Éducation nationale : le ras-le-bol général

21 janvier 2022 |

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Des enfants contaminés, des parents désorientés et des enseignants à bout de souffle… telles étaient les prémisses de la grève nationale du jeudi 13 janvier 2022. Au total, 75 500 personnes se sont mobilisées en France contre la valse des protocoles sanitaires dans l’enseignement primaire et secondaire. La CFTC revient sur cette grève d’une ampleur inédite.

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Cela va faire maintenant deux ans que les personnels éducatifs sont confrontés à une multiplication des protocoles sanitaires souvent difficiles à appliquer. Jusque-là, le corps professoral tenait tant bien que mal face à la crise du Covid-19 et le nombre galopant de contaminations dans les établissements. Mais pour la majorité d’entre eux, le « coup de grâce » fut donné la semaine dernière sous la forme de trois protocoles sanitaires à appliquer en seulement quelques jours.

Face à cette énième nouvelle du ministre de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports, Jean-Michel Blanquer, la grève nationale fut la réponse. Une grève inédite, historique même, peut-on lire dans la presse : la moitié des écoles fermées, des chefs d’établissement, des inspecteurs d’académie, des parents et des élèves comme soutiens au mouvement, trois quarts des enseignants en grève et parmi eux, les enseignants syndiqués CFTC du public et du privé. Leur objectif : contester la gestion de la crise sanitaire dans les écoles, certes, mais aussi lancer un appel de phare assez important pour mettre la lumière sur leurs conditions de travail.

Éducation nationale : les mesures de la colère

Suite aux ultimes modifications du protocole sanitaire à l’école exposé dans les médias par Jean-Michel Blanquer lundi 10 janvier, les relations, déjà tendues, se sont détériorées entre le personnel de l’éducation nationale et son ministère. Les enseignants décrivent un fossé entre les annonces officielles et la réalité du terrain. Philippe Lehericey, secrétaire général adjoint du Syndicat national CFTC enseignement public et recherche (CFTC-Epr) et directeur dans le primaire, confie avoir du mal à maintenir la bonne gestion de son établissement lorsque des collègues enseignants, positifs à la Covid-19, ne peuvent être remplacés sur plusieurs jours, mais que leurs élèves doivent obligatoirement être accueillis à l’école, tout en évitant le brassage entre élèves de classes différentes.

On se trouve quand même dans des impasses, des imbroglios juridiques complexes. Qu’est-ce que vous faites de ces élèves ? On nous demande de bricoler une solution alors qu’il s’agit quand même d’une question de santé publique et de sécurité, déclare-t-il.

Les personnels éducatifs dénoncent également une communication officielle qui fait fi des acteurs sociaux : « Nous avons remarqué [la CFTC-Epr, Ndlr], à l’instar des autres syndicats, que la communication passait davantage par la presse que les syndicats », poursuit Philippe. Même constat dans le privé. Interrogé lors de la matinale du 6-9 France Bleu Pays Basque, Rudolph Cassaro, délégué Béarn pour le Syndicat national de l’enseignement chrétien (Snec-CFTC) déclarait le matin du jour de grève : « Nous ne pouvons pas avoir un ministre qui ne consulte pas les acteurs concernés par la crise sanitaire et ne prend pas connaissance du fonctionnement quotidien des écoles. Ce qui s’est passé à la rentrée de janvier fut la goutte d’eau qui a fait déborder le vase en pleine pandémie. Nous regrettons le manque de préparation et, surtout, l’improvisation des mesures annoncées ».

Éducation nationale : les revendications

C’est donc un ras-le-bol général, dû aux conditions de travail et au manque de communication entre le ministère et ses employés, que les personnels éducatifs ont exprimé lors de leur mobilisation. « Je côtoie les collègues, de mon école et d’autres, je côtoie les parents d’élèves. Ils sont à bout et la hiérarchie aussi. » précise Philippe Lehericey. Et c’est sur les pancartes et les communiqués qu’ils ont fait part de leur frustration et de leurs revendications, les mêmes depuis deux ans : capteurs de CO2 dans les classes, masques chirurgicaux voire FFP2, remplaçants, protocole tenant compte des réalités de terrain, communication respectueuse.

Mais attention, pour Philippe Lehericey, il ne s’agit pas de « contester pour contester » ou d’acculer le gouvernement, mais bien de tenter de solutionner. En tant que représentant CFTC, il voit dans le dialogue ouvert et apaisé un outil nécessaire à la crise : « La gestion de cette pandémie est compliquée. Nous ne le nions pas. Toutefois, si le gouvernement s’associait aux syndicats et écoutait les associations des parents d’élèves, peut-être que cela se passerait de manière plus sereine. » confie-t-il candidement. Ce que les personnels éducatifs souhaitent, in fine, sont des solutions claires et simples aux problèmes de leur quotidien : « On a fait grève parce qu’on en a ras-le-bol de gérer dans la proximité et l’urgence des questions de sécurité et de santé publique », martèle Philippe.

Grève nationale dans l’éducation nationale : quelle suite ?

Suite à la grève massive du 13 janvier, un certain nombre d’annonces ont été faites :

  • près de 3 300 recrutements [contractuels, assistants d’éducation et personnels d’appui administratif pour les responsables d’établissements scolaires, Ndlr] ;
  • 5 millions de masques FFP2 et 70 millions de masques chirurgicaux ;
  • un point bimensuel entre le ministre et les organisations syndicales sur la situation sanitaire.

Pour Annie Toudic, présidente Snec-CFTC, les OS représentatives de l’enseignement privé sous contrat ont tout intérêt à être conviées, faisant face, elles-aussi, à la valse des mesures sanitaires. Questionnée sur le second acte de grève prévu hier, jeudi 20 janvier, l’enseignante en lycée professionnel considère que des modes d’action, hormis la manifestation et la grève, sont possibles pour obtenir d’autres avancées.

Crédit photo : DR

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