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Qu’est-ce que le “brown-out” ? Définition et prise en charge

26 février 2020 |

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Moins connu que le “burn-out”, le “brown-out” est une autre forme d’épuisement au travail. Il naît du manque d’intérêt que ressent le salarié face à des tâches peu valorisantes, qui ne correspondent pas à son niveau de compétence, ou qui se révèlent contraires à ses attentes voire à ses valeurs.

Devenu absurde, le travail effectué perd alors tout son sens. Le salarié est démotivé, désengagé, épuisé. Comment reconnaître le brown-out ? Quels sont ses symptômes ? Comment y remédier ? Définition et décryptage par la CFTC.

Le brown-out ou la perte de sens au travail

Qu’est-ce que le brown-out ?

Littéralement, “brown-out” peut se traduire par “baisse de tension”. Empruntée à l’anglais et au domaine électrotechnique, l’expression brown-out désigne chez le salarié une perte de motivation due à l’absurdité des tâches qui lui sont confiées. Il s’agit d’une affection psychique au même titre que le “burn-out” et le “bore-out”. Si les causes ne sont pas les mêmes, ces syndromes entraînent tous trois une véritable souffrance du salarié, pouvant conduire à la dépression.

Burn-out, bore-out, brown-out : quelle différence ?

Le burn-out désigne un épuisement à la fois physique, émotionnel et mental causé par des conditions de travail trop exigeantes et un surinvestissement du salarié. Il est à différencier du bore-out, qui désigne a contrario un épuisement par ennui, c’est-à-dire lié à une sous-charge de travail. Et du brown-out, dont il est question ici et qui renvoie pour sa part à un désengagement du salarié face à la vacuité des tâches effectuées.

Quels sont les symptômes et les risques du brown-out ?

Les manifestations du brown-out s’installent progressivement dans le temps et ne sont pas toujours visibles. Le salarié continue de travailler, ne souffre pas d’un épuisement soudain qui affecte son aptitude au travail (comme c’est le cas lors d’un burn-out). Mais l’inintérêt des tâches effectuées entraîne chez lui un manque grandissant de motivation, le sentiment d’être inutile, de répéter des tâches absurdes, de perdre son temps, de ne pas être à sa place… Le brown-out peut également naître d’une incompréhension face aux ordres de la hiérarchie et aux valeurs mêmes de l’entreprise.

Ces sentiments se traduisent par un désengagement du salarié, écartelé entre la nécessité d’avoir un emploi et l’impression de mener des tâches contre-productives, vaines et inutiles. Peuvent en découler : une baisse d’attention, une diminution de la qualité et de la productivité, une dégradation des relations au travail (isolement, agressivité, cynisme…), une remise en question à la fois professionnelle et personnelle, une profonde dépréciation de soi et de son travail, des insomnies, un état d’angoisse voire de dépression, des arrêts de travail répétés…

Brown-out : qui sont les travailleurs les plus touchés ?

Le brown-out est souvent évoqué en lien avec l’émergence des “bullshit jobs” (littéralement : “jobs à la con” !). Ces emplois sans grand intérêt se sont multipliés avec l’émergence du web et des nouvelles technologies. Parmi les domaines les plus impactés : l’e-commerce, le management, les ressources humaines, la communication, le marketing… Si le burn-out touche plutôt les cadres et les professions intermédiaires, le brown-out s’observe essentiellement chez de jeunes salariés surdiplômés aux compétences sous-exploitées, occupant des postes non qualifiés peu valorisants au regard de leur potentiel.

Pour autant, le brown-out est susceptible de toucher toutes les catégories de salariés. Moins visible et moins connu que le burn-out, il serait néanmoins plus répandu. Autre profil concerné : les travailleurs qui se lancent dans une voie “par vocation” et qui, une fois sur le terrain, se retrouvent confrontés à une réalité bien éloignée de leurs attentes (certains professeurs, par exemple). Le brown-out peut également se déclarer suite à une évolution de poste ou une modification des conditions de travail, notamment dans les startups, où tout va vite – et où le salarié doit sans cesse s’adapter à de nouveaux outils, de nouveaux process, de nouveaux objectifs…

Comment lutter contre le brown-out ?

Quelles solutions possibles pour les salariés concernés ? Comment sortir du brown-out ?

Les signes que nous venons d’évoquer ne doivent pas être négligés, au risque d’impacter durablement votre qualité de vie et votre santé. Que faire si vous pensez souffrir de brown-out ? À qui vous adresser pour obtenir de l’aide ? Dans un premier temps, le dialogue avec votre hiérarchie est à privilégier. Un échange avec votre manager peut être bénéfique et permettre une redéfinition de vos tâches, une revalorisation de vos missions. Un changement de poste en interne est peut-être également envisageable : renseignez-vous sur les possibilités d’évolution si vous sentez que des solutions existent au sein même de votre entreprise.

L’aide d’un tiers est souvent précieuse : sollicitez vos représentants du personnel. Les membres élus du CSE (comité social et économique) sont là pour vous écouter, vous informer sur vos droits face à l’employeur, vous orienter vers les bons interlocuteurs. C’est aussi le rôle de nos délégués syndicaux, qui peuvent vous aider à ouvrir un dialogue fécond avec vos supérieurs. Ne laissez pas les symptômes du brown-out s’installer : parlez-en à votre médecin traitant ou consultez la médecine du travail. Seul un professionnel de santé pourra vous guider vers une prise en charge adaptée.

Certains cas nécessiteront un arrêt de travail, un départ de l’entreprise, une reconversion… Selon votre situation, vous aurez besoin d’informations sur les conditions de reconnaissance et d’indemnisation de votre maladie, sur les différents modes de rupture de contrat (démission, rupture conventionnelle) ou bien encore sur les possibilités de formation professionnelle… Dans chaque cas des solutions existent et il est essentiel d’être bien informé. Ne restez pas isolé.

Brown-out : l’importance des mesures préventives

Nous croyons que c’est à l’entreprise de mener les actions nécessaires à la prévention des diverses souffrances au travail et des risques psychosociaux. Selon le Code du travail, l’employeur est tenu d’assurer la sécurité ainsi que la santé physique et mentale des salariés. Ces mesures préventives passent notamment par la sensibilisation et la formation des managers (parmi leurs missions : donner du sens au travail demandé, entretenir l’intérêt et la motivation des équipes…), un dialogue social de qualité, l’information des salariés, une démarche qualité de vie au travail cohérente et adaptée. Dans le cas du brown-out, les RH ont également un rôle à jouer, en amont, dès les phases de recrutement (description du poste, définition des tâches, choix des profils…).

Une meilleure reconnaissance des affections psychiques au travail

La prévention est d’autant plus importante qu’une fois installées, ces affections psychiques sont très difficiles à faire reconnaître comme maladies professionnelles. À l’instar du burn-out, le brown-out n’est pas inscrit aux tableaux des maladies professionnelles indemnisables. Seule possibilité pour le salarié : être en mesure de prouver que sa pathologie résulte exclusivement de son travail et qu’elle a entraîné chez lui une incapacité d’au moins 25 %.

À ces conditions bien difficiles à établir, inadaptées aux pathologies psychiques, s’ajoute une procédure de reconnaissance longue et complexe. Un vrai parcours du combattant de nature à décourager le salarié, qui devra adresser sa demande à la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) puis attendre l’avis d’un autre instructeur : le Comité régional de reconnaissance des maladies professionnelles (CRRMP), chargé de statuer sur l’origine professionnelle de la maladie. La CFTC préconise des critères de reconnaissance élargis et adaptés, ainsi que la simplification de la procédure.

Soulignons pour conclure l’importance de développer d’autres centres d’intérêt, en dehors de l’entreprise : la perte de sens et d’envie au travail ne doit pas s’étendre aux autres activités du salarié. C’est aussi cet équilibre préservé entre vie professionnelle et vie personnelle qui aidera à limiter les effets du brown-out.

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